32

Sutton fendait l’eau de la rivière, nageant avec des mouvements lents et sûrs. L’eau était tiède contre son corps ; elle lui parlait d’une voix profonde et grave, et Sutton pensait : Elle essaie de me parler, comme elle a toujours essayé de parler aux gens à travers les âges. Une voix puissante qui retentit à travers le pays, qui bavarde pour elle-même quand il n’y a personne pour écouter, mais qui essaie, qui essaie toujours de communiquer aux gens les nouvelles qu’elle a à leur donner. Quelques-uns d’entre eux ont tiré de la rivière une certaine vérité et une certaine philosophie, mais aucun d’eux n’a jamais compris le sens de son langage, car c’est un langage inconnu.

Comme le langage, pensa Sutton, dont je me suis servi pour mes notes. Car il fallait qu’elles soient dans un langage que personne ne pût lire, un langage oublié dans la galaxie, des éternités avant qu’aucune langue actuellement vivante n’ait péniblement articulé ses premiers balbutiements. Soit un langage qui ait été oublié, soit un langage qui n’ait jamais pu être connu.

Je ne connais pas ce langage, se dit Sutton, le langage de mes notes. Je ne sais d’où il est venu ni quand ni comment. J’ai posé la question, mais ils n’ont pas voulu y répondre. Johnny a essayé une fois de me le dire, mais je n’ai pu comprendre, car c’était une chose que le cerveau humain ne pouvait pas accepter.

Je connais ces symboles et les choses qu’ils représentent mais je ne connais pas les sons qui constituent ce langage. Ma langue n’est peut-être pas capable de former les sons qui en font un langage parlé. Pour autant que je sache, ce pourrait être le langage de cette rivière… ou le langage d’une race qui fut frappée par une catastrophe et disparut en poussière, il y a un million d’années.

Le noir de la nuit tomba et se fondit dans le noir du courant. La lune n’était pas levée, ne se lèverait pas avant bien des heures. Les étoiles jetaient de petits reflets étincelants comme des diamants sur les vaguelettes et, sur la rive, les lumières des maisons formaient des dessins zigzagants, en aval comme en amont.

Herkimer a mes notes, se dit Sutton, et j’espère qu’il a eu assez de bon sens pour les mettre à l’abri. Car j’en aurai besoin plus tard, mais pas maintenant. J’aimerais voir Herkimer, mais je ne peux pas courir ce risque, car ils le surveillent sûrement. Et il n’y a pas de doute qu’ils ont un pisteur dirigé sur moi. Cependant, si je me déplace assez vite, je peux leur échapper.

Ses pieds touchèrent le fond du gravier, il se mit debout et se hissa en pataugeant sur la berge. La brise nocturne le saisit, il frissonna, car la rivière avait été tiède après un jour ensoleillé et le vent apportait une pointe de fraîcheur.

Herkimer, bien entendu, était l’un de ceux qui étaient venus dans le passé pour s’assurer qu’il écrirait le livre comme il l’aurait écrit s’il n’y avait pas eu d’intervention. Herkimer et Eva… et des deux, se dit Sutton, c’est à Herkimer qu’il pouvait le plus sûrement se fier. Car un androïde se battrait, se battrait et mourrait pour ce que dirait le livre. L’androïde comme le chien, le cheval, l’abeille ou la fourmi. Mais le chien, le cheval, l’abeille et la fourmi ne le sauraient jamais car ils ne savaient pas lire.

Il trouva un talus d’herbe, s’assit, enleva ses vêtements pour les tordre et, une fois secs, les remit. Puis il partit rapidement à travers la prairie vers la grand-route qui remontait tout droit la vallée.

Personne ne découvrirait le vaisseau au fond de la rivière… au moins, pas avant un certain temps. Et quelques heures, c’était tout ce dont il avait besoin. Car si Adams avait un pisteur dirigé sur lui – et Adams devait en avoir un –, ils devaient déjà savoir qu’il était revenu sur la Terre.

De nouveau, lui revint le vieil étonnement qui le harcelait à propos d’Adams. Comment Adams avait-il su qu’il revenait et pourquoi lui avait-il tendu un piège dès son arrivée ? Quel renseignement avait-il eu qui l’avait amené à donner l’ordre que Sutton soit abattu à vue ?

Quelqu’un était venu le voir… quelqu’un qui avait des preuves à lui fournir. Car Adams n’aurait pas agi sans recevoir des preuves. Et la seule personne capable de donner des renseignements ne pouvait être que quelqu’un venu du futur. L’un de ceux, peut-être, qui soutenaient que le livre ne devait pas être écrit, qu’il ne devait pas exister, que la connaissance qu’il renfermait devait être effacée à jamais. Et si l’homme qui devait l’écrire mourait, quoi de plus simple ?

Sauf que le livre avait été écrit. Que le livre existait déjà. Que sa connaissance était apparemment répandue à travers la galaxie.

Alors ce serait une catastrophe… car si le livre ne devait pas être écrit, il n’avait alors jamais existé et toute la partie du futur qui avait été affectée en quoi que ce soit par le livre serait effacée en même temps que le livre qui n’avait pas existé.

Et cela ne peut pas être, se dit Sutton.

Ce qui signifiait qu’il ne pouvait être admis qu’Asher Sutton pût ou dût mourir avant que le livre soit écrit.

De quelque façon que ce fût, le livre devait être écrit ou le futur était un mensonge.

Sutton haussa les épaules. L’enchaînement de cette dialectique était trop tortueux pour lui. Il n’existait pas d’axiome ni de précédent sur lequel on pût fonder une relation de cause à effet.

Des futurs possibles différents ? Peut-être, mais cela ne paraissait pas probable. Les futurs possibles différents étaient une notion fantastique qui utilisait pour sa démonstration la perversion de la sémantique, par un emploi habile de mots qui recouvraient et masquaient la fausseté du raisonnement.

Il traversa la route et prit un sentier conduisant à une maison qui se dressait sur un tertre.

Dans le marais près de la rivière, les grenouilles s’étaient mises à coasser, et quelque part au loin un canard sauvage lançait son appel dans l’obscurité. Dans les collines, les engoulevents commençaient leurs débats du soir. L’odeur du foin fraîchement coupé flottait dans l’air et l’humidité de la brume nocturne montait lentement de la rivière.

Le sentier déboucha dans un patio et Sutton le traversa.

La voix d’un homme lui parvint.

— Bonsoir, monsieur, disait-elle, et Sutton se retourna.

Il vit l’homme pour la première fois. Un homme qui était assis dans son fauteuil et fumait sa pipe sous les étoiles.

— Je suis désolé de vous déranger, dit Sutton, mais pourrais-je me servir de votre vidéophone ?

— Certainement, Ash, dit Adams. Certainement. Tout ce que vous voulez.

Sutton sursauta et se sentit devenir un homme de glace et d’acier.

Adams !

Parmi toutes les maisons le long de la rivière, il fallait qu’il tombe sur celle d’Adams !

Adams eut un petit rire.

— La destinée travaille contre vous, Ash.

Sutton avança, trouva un fauteuil dans le noir et s’assit.

— Vous êtes bien ici, dit-il.

— Très bien, dit Adams. (Il secoua sa pipe et la mit dans sa poche.) Ainsi, vous êtes mort de nouveau…

— J’ai été tué, dit Sutton. Je suis ressuscité presque immédiatement.

— Des hommes à moi ? demanda Adams. Ils sont à votre recherche.

— Deux étrangers. Des hommes de la bande de Morgan.

Adams hocha la tête :

— Je ne connais pas ce nom.

— Il ne vous a probablement pas dit son nom, répliqua Sutton. Il vous a prévenu que je revenais.

— C’était donc cela ! L’homme qui venait du futur. Vous lui causiez des inquiétudes, Ash.

— Il faut que je donne un coup de vidéophone, dit Sutton.

— Vous le pouvez…

— Et il me faut une heure.

Adams secoua la tête.

— Je ne peux pas vous donner une heure.

— Une demi-heure, alors. J’aurai peut-être une chance d’y arriver. Une demi-heure après que j’en ai terminé avec mon coup de vidéophone.

— Pas une demi-heure non plus.

— Vous ne prenez jamais de risques, n’est-ce pas, Adams ?

— Jamais.

— Moi si, dit Sutton. (Il se leva :) Où est ce vidéophone ? Je vais prendre un risque avec vous.

— Asseyez-vous, Ash, dit Adams, presque avec bienveillance. Asseyez-vous et répondez-moi.

Sutton resta debout.

— Si vous pouviez me donner votre parole, dit Adams, que cette affaire de destinée ne nuira pas à la race humaine. Si vous pouviez me dire qu’elle n’apportera pas aide et assistance à nos ennemis…

— La race humaine n’a pas d’ennemis, sauf ceux qu’elle s’est créés.

— La galaxie attend que nous craquions, dit Adams. Tous, ils attendent, pour nous assaillir, le moindre petit signe de faiblesse.

— C’est parce que nous le leur avons appris. Ils ont observé comment nous utilisions leurs propres faiblesses pour les abattre.

— Que fera ce que vous appelez la destinée ? demanda Adams.

— Elle enseignera l’humilité à l’Homme, répondit Sutton. L’humilité et le sens de la responsabilité.

— Ce n’est pas une religion… d’après ce que Raven m’a dit. Mais cela en a bien l’air… avec cette histoire d’humilité.

— Le Dr Raven avait raison, dit Sutton. Ce n’est pas une religion. La destinée et les religions pourraient fleurir côte à côte et coexister en parfaite harmonie. Elles n’empiéteraient pas sur leurs domaines respectifs. Elles se compléteraient plutôt. La destinée défend les mêmes choses que défendent la plupart des religions et elle n’offre aucune promesse de vie future. Elle laisse cela aux religions.

— Ash, dit Adams calmement, vous avez lu l’Histoire ?

Sutton inclina la tête.

— Réfléchissez, reprit Adams. Souvenez-vous des Croisades. Souvenez-vous de l’essor de l’Islam. Souvenez-vous de Cromwell en Angleterre. Souvenez-vous de l’Allemagne et de l’Amérique. De la Russie et de l’Amérique. Des religions et des idées, Ash, des religions et des idées. L’homme se battra pour une idée alors qu’il ne lèverait pas un doigt pour la terre, la vie ou l’honneur. Mais pour une idée… c’est différent.

— Et vous avez peur d’une idée.

— Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’une idée, Ash. Pas en ce moment, du moins.

— Et pourtant, dit Sutton, ce sont les idées qui ont fait progresser les hommes. Sans elles, nous n’aurions ni culture ni civilisation.

— En ce moment même, dit Adams amèrement, des hommes se battent dans le futur à propos de cette destinée dont vous parlez.

— C’est pourquoi il faut que je donne un coup de vidéophone. C’est pourquoi j’ai besoin d’une heure.

Adams se leva lourdement.

— Je vais peut-être commettre une erreur, dit-il. C’est une chose que je n’ai jamais faite dans ma vie. Mais pour une fois je vais prendre un risque.

Il le conduisit à travers le patio dans une pièce à peine éclairée, au mobilier vieillot.

— Jonathon ! appela-t-il.

Des pas approchèrent dans le hall, et l’androïde entra.

— Une paire de dés, demanda Adams. M. Sutton et moi allons jouer.

— Des dés, monsieur ?

— Oui, la paire de dés dont le cuisinier et toi vous vous servez.

— Oui, monsieur, dit Jonathon.

Il fit demi-tour et disparut. Sutton écouta ses pas s’éloigner dans la maison, de plus en plus faibles.

Adams se tourna vers lui.

— Un coup chacun, dit-il. Le plus fort gagne.

Sutton acquiesça, tendu.

— Si vous gagnez, vous aurez votre heure, dit Adams. Si je gagne, vous obéirez à mes ordres.

— D’accord, fit Sutton. Cela me va.

Et il se disait :

J’ai fait décoller l’astronef endommagé de 61 du Cygne et je l’ai mené à travers l’espace. J’étais le moteur et le pilote, les tuyères et le navigateur. L’énergie accumulée dans mon corps s’est emparée de l’astronef, l’a lancé et l’a propulsé à travers l’espace… durant onze ans. J’ai fait descendre le vaisseau ce soir à travers l’atmosphère, les moteurs arrêtés de façon qu’on ne puisse le détecter, et je l’ai fait se poser dans la rivière. Je pourrais choisir un livre dans cette bibliothèque et le transporter sur cette table sans me servir de mes mains et je pourrais en tourner les pages sans employer mes doigts.

Mais des dés.

Des dés, c’était différent.

Ils roulent et culbutent si vite !

— Gagnant ou perdant, dit Adams, vous pouvez vous servir du vidéophone.

— Si je perds, dit Sutton, je n’en aurai plus besoin.

Jonathon revint et posa les dés sur la table. Il hésita un moment, mais quand il vit que les deux hommes attendaient qu’il s’en aille, il se retira.

Sutton montra les dés d’un signe de tête négligent.

— Vous d’abord, dit-il.

Adams les ramassa, les prit dans sa main fermée et les secoua. Leur cliquetis ressembla à un claquement de dents terrifiées.

Son poing s’abaissa au-dessus de la table et ses doigts s’ouvrirent. Les petits cubes blancs tournoyèrent et pirouettèrent sur le bois poli. Ils s’arrêtèrent : l’un faisait cinq, l’autre six.

Adams leva les yeux vers Sutton, sans aucune expression. Pas une lueur de triomphe. Absolument rien.

— À votre tour, fit-il.

Parfait, se dit Sutton. On ne peut plus parfait. Deux six, il me faut deux six.

Il étendit la main, prit les dés, les secoua dans sa main fermée, en sentit la forme et la grosseur rouler sur sa paume.

Maintenant, concentre ton esprit sur eux, se dit-il. Prends-les dans ton esprit comme dans ta main. Tiens-les dans ton esprit, fais-en une partie de toi-même, comme tu l’as fait des deux vaisseaux que tu as menés à travers l’espace, comme tu pourrais le faire pour un livre ou une chaise ou une fleur que tu voudrais prendre.

Il se transforma un instant, son cœur eut quelques battements irréguliers et s’arrêta, sa circulation ralentit jusqu’à n’être plus qu’un filet dans ses artères et ses veines et il cessa de respirer. Il sentit son système énergétique prendre le commandement, cet autre organisme qui tirait de l’énergie brute de tout ce qui en possédait.

Son esprit se tendit, s’empara des dés, les secoua dans la prison de sa main fermée ; il abaissa le poing d’un geste brusque, ouvrit les doigts et les dés roulèrent.

Ils roulèrent aussi dans sa tête, comme sur la table, et il les voyait, ou les sentait, ou en avait conscience, comme s’ils faisaient partie de lui-même. Il avait conscience des faces qui portaient six points noirs et des faces qui n’en portaient qu’un et aussi des autres faces.

Mais ils étaient difficiles à manier, difficiles à faire tomber comme il voulait qu’ils tombent et pendant une seconde terrible, angoissante, il lui sembla presque que les dés tournoyants avaient un esprit et une personnalité qui leur étaient propres.

L’un d’eux fit six et l’autre roulait encore. Le six apparut, hésita un instant, menaçant de retomber en arrière.

Un petit coup de pouce, se dit Sutton. Juste un petit coup de pouce. Mais avec l’énergie de mon esprit au lieu du pouce.

Le dé fit six et les deux dés furent là, l’un et l’autre marquant six.

Sutton, haletant, respira, son cœur se remit à battre et le sang circula de nouveau dans ses veines.

Les deux hommes restèrent muets un moment, se considérant par-dessus la table.

Adams parla. Sa voix était calme et nul à l’entendre n’aurait pu deviner ce qu’il ressentait.

— Le vidéophone est là-bas, dit-il.

Sutton s’inclina, d’un mouvement à peine perceptible, et ce geste lui parut ridicule, digne d’un personnage de quelque mauvais et incroyablement vieux récit d’aventures romanesques.

— La destinée, dit-il, travaille encore pour moi. Quand on en arrive au moment décisif, la destinée est là.

— Votre heure commencera, dit Adams, dès que nous aurons fini de parler.

Il s’éloigna avec dignité et regagna le patio, très raide et très droit.

Maintenant qu’il avait gagné, Sutton se sentit soudain faible et il marcha jusqu’au vidéophone sur des jambes qui lui semblaient toutes molles.

Il s’assit devant l’appareil et prit le répertoire dont il avait besoin.

INformation. Et la rubrique.

Géographie, historique. Amérique du Nord.

Il trouva le numéro, le forma et l’écran s’éclaira.

— Puis-je vous être utile, monsieur ? demanda le robot.

— Oui, dit Sutton. Je voudrais savoir où était le Wisconsin.

— D’où appelez-vous, monsieur ?

— De chez M. Christopher Adams.

— Celui qui fait partie de la Sûreté galactique ?

— Lui-même.

— Alors, dit le robot, vous êtes dans le Wisconsin.

— Et Bridgeport ? dit Sutton.

— Cette ville était située sur la rivière Wisconsin, sur la rive nord, à une dizaine de kilomètres de son confluent avec le fleuve Mississippi.

— Mais où est ce fleuve ? Et cette rivière ? Je n’en ai jamais entendu parler…

— Vous en êtes tout proche, monsieur. Le Wisconsin se jette dans le Mississippi juste au sud de l’endroit où vous vous trouvez présentement.

Sutton se leva vacillant, traversa la pièce et pénétra dans le patio.

Adams allumait sa pipe.

— Vous avez eu ce que vous vouliez ? demanda-t-il.

Sutton acquiesça.

— Alors filez, dit Adams. Votre heure est déjà fortement entamée.

Sutton hésita.

— Qu’y a-t-il, Ash ?

— Je me demande, je me demande si vous accepteriez de me serrer la main ?

— Voyons, bien sûr !

Il se leva pesamment et tendit la main.

— Je ne sais ce que je dois penser, dit Adams. Ou vous êtes le plus grand des hommes, ou vous êtes le plus grand des sacrés imbéciles que j’aie jamais connus.

Dans le torrent des siècles
titlepage.xhtml
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_042.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_043.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_044.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_045.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_046.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_047.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_048.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_049.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_050.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_051.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_052.html
Simak,Clifford D - Dans le torrent des siecles(1951).French.ebook.AlexandriZ_split_053.html